Sep
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Depuis quelques années, la droite tente par tous les moyens de libéraliser l’heure d’ouverture des magasins. Malgré des échecs successifs dans les cantons, elle est revenue à la charge sur le plan fédéral en tentant de « saucissonner » les propositions et de trouver un angle d’attaque plus susceptible de rallier les suffrages.
Il y a d’abord eu l’initiative de Christian Lüscher demandant la libéralisation totale des horaires d’ouverture des shops de stations-services qui sera soumise à votation populaire le 22 septembre : personne ne nous fera pourtant croire qu’il est nécessaire de pouvoir acheter à manger au milieu de la nuit et que cela répond à un besoin réel de la population !
Ne nous y trompons donc pas : l’enjeu de cette votation va bien au-delà de la seule question de savoir s’il doit être possible ou non d’acheter des saucisses dans un shop d’autoroute à 4 heures du matin ! De fait, le résultat du 22 septembre aura certainement une influence sur les décisions du Conseil fédéral à propos de la proposition d’un conseiller aux Etats tessinois PLR, Fabio Abate.
Sa motion, acceptée par le parlement, utilise également la même tactique du saucissonnage par le biais de l’argument des « zones touristiques ». En effet, dans certaines régions touristiques bien déterminées (les stations de ski, par exemple), l’ouverture des magasins est possible de manière saisonnière le dimanche. Or, selon Abate, les notions de « zones touristiques » et de « saisons » ont évolué et il faudrait donc élargir ces exceptions aux grands centres urbains « touristiques », sans restrictions saisonnières.
Le Conseil fédéral devra prochainement déterminer l’étendue du périmètre auquel s’appliqueront ces exceptions dans les différents cantons, mais nul doute qu’il s’agit là d’un premier pas vers une généralisation possible de l’ouverture des commerces le dimanche, au détriment des travailleurs concernés et sans même que le peuple ne puisse se prononcer puisque les modifications des ordonnances fédérales ne sont pas soumises à référendum…
Dans un tel contexte, l’enjeu de la votation sur les shops prend une réelle importance.
Le 22 septembre, je dirai non au travail 24h sur 24 !