Société pédagogique genevoise (SPG)

Si vous étiez en charge du DIP:

 

1. Quelle serait votre priorité en matière d’éducation pour la future législation (l’idée la plus importante) ?

 

Une réflexion sur le post-obligatoire, notamment en lien avec une revalorisation des formations professionnelles : trop d’élèves vont au collège faute de projet clair et y échouent puis bifurquent, tout en regrettant de ne pas avoir été correctement aiguillés auparavant. C’est absurde et inutilement coûteux. Il faut plutôt tendre à un système où existent toujours des passerelles permettant de continuer ultérieurement ses études (notamment l’accès aux HES et à l’université).

L’autre priorité serait pour moi de lutter contre la tendance à une certaine dérive bureaucratique et technocratique de l’école : il faut redonner plus de place au « terrain » et réduire les strates hiérarchiques.

 

2. Les articles 193 et 194 de la nouvelle constitution stipulent que l’Etat organise et finance un enseignement public, laïque et de qualité; la formation est obligatoire jusqu’à l’âge de la majorité au moins.

 

Sont-ce pour vous des articles importants ? Oui

 

Comment comptez-vous répondre à cette exigence institutionnelle dans le climat budgétaire actuel (l’idée la plus importante) ?

Dans la mesure où c’est une forme « d’investissement social » pour l’avenir, le parlement aura tout avantage à y souscrire ! A noter que c’est un leurre de penser que cela ne coûtera rien, puisqu’il faudra mettre en place de nouvelles structures, avec un personnel et des fonctionnements différents pour ces élèves à qui le système n’a pas convenu et qui sont allés d’échec en échec. A ce propos, l’idée parfois émise d’une double rentrée scolaire me parait peu réaliste.

 

3. Plusieurs études documentées montrent que la précocité de l’aide aux enfants est primordiale pour la réussite scolaire et que la qualité de cette aide dépend fortement du nombre d’élèves par classe.

 

Etes-vous d’accord avec cette analyse ? Oui

 

Comment entendez-vous tenir compte de ces éléments (l’idée la plus importante) ? 

Il me semble que c’est surtout par des mesures d’appui aux élèves des petits degrés qui en ont besoin, à savoir par la présence à certains moments d’un enseignant supplémentaire. Par exemple, bien des enfants qui ont du mal à décrocher la lecture dans le cadre du groupe-classe (avec tous les problèmes qui en découleront pour la suite de leur scolarité) peuvent parfaitement y arriver moyennant un appui individualisé. On peut aussi se poser la question du bien-fondé de la répartition des élèves par groupes d’âges uniformes en matière d’effectifs. En fait, plus on vise une école inclusive accueillant des élèves aux besoins différents, plus on devrait admettre une certaine souplesse dans l’organisation scolaire et donc laisser plus de marge de manœuvre aux écoles.

 

4. La LIJBEP entrée en vigueur au 1er janvier 2010 décrète vouloir favoriser l’intégration des enfants et des jeunes à besoins éducatifs particuliers ou handicapés. De plus, le concept cantonal d’école inclusive est en cours de validation par le conseil d’Etat.

 

Est-ce un projet de développement de l’école genevoise qui vous parait être une priorité?  Oui

 

Comment voyez-vous l’avenir de cette intégration et le développement de l’école inclusive (l’idée la plus importante) ?

Il n’y a pas de réponse unique, car cela varie selon les besoins de chaque enfant et les circonstances propres à chaque école et chaque classe. Parfois, cela peut être de diminuer le nombre d’élèves par classe. Dans d’autres cas, la présence d’une personne en appui est aussi nécessaire, le profil de cette personne variant selon les besoins. Cette personne peut intervenir en appui direct pour l’élève intégré, comme pour l’ensemble de la classe, en permettant de créer des groupes d’élèves variant selon les activités. Ce qui est sûr, c’est que cela nécessite de s’en donner les moyens et que les actuels AIS ne correspondent aux besoins que d’un nombre limité et insuffisant d’enfants (sans compter la problématique salariale liée au fait qu’il s’agit d’emplois de solidarité).

 

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