En matière de lieux culturels, le canton paie aujourd’hui la fermeture des squats et la culture émergente peine à trouver des lieux adaptés. Les artistes, les amateurs d’exploration culturelle et les jeunes en quête d’espaces festifs abordables en sont les premières victimes. Genève, en tant que ville créative se doit de réagir. L’État doit s’engager à assurer une politique des lieux culturels sur l’ensemble du territoire. C’est ainsi que le canton a présenté récemment une stratégie d’aménagement des lieux de vie nocturne, culturels et festifs.
Je suis convaincue que la politique des lieux culturels et festifs marque une nouvelle relation à la ville, au territoire et à l’espace public. Les lieux d’expérimentations déjà soutenus par le département – au PAV notamment – et la richesse du tissu existant (dont témoigne la carte désormais existante des lieux culturels indépendants à Genève) le démontrent. Il est également essentiel que l’État poursuive son soutien à la création indépendante et aux acteurs culturels dans la mise à disposition de lieux – celle-ci se déployant déjà dans des lieux appartenant au canton, comme Kugler, Picto, 76 Acacias, etc. Enfin, la politique renforcée au sein de l’OCCS en faveur des lieux culturels témoigne de la volonté du DIP de donner des moyens concrets à cette ambition affichée et partagée.
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Le soutien à la culture et une politique culturelle ambitieuse s’appuient sur une vision du territoire comme un élément structurant de la vie sociale et culturelle. L’État doit assurer une politique des lieux culturels cohérente sur l’ensemble du canton et de la région, et donc donner sa place à la culture à différentes échelles, au sein du plan directeur cantonal, dans les plans localisés de quartier, dans le cadre de projets majeurs ou également par la mise à disposition de lieux plus modestes.
Les pratiques culturelles représentent des dynamiques essentielles à la “fabrique urbaine” et ont besoin d’espaces pour déployer des expérimentations et innovations dans tous les domaines concernés, de la création à la diffusion. Aujourd’hui, pour assurer la place de la scène artistique et culturelle dans le développement de Genève, il est urgent de s’appuyer sur une stratégie territoriale concertée entre les pouvoirs publics et les acteurs culturels.
Il faut rappeler ce que la politique des lieux culturels doit aux acteurs engagés sur le terrain de la culture. La plateforme de concertation sur les lieux culturels, qui est née suite aux travaux lancés par le RAAC (Rassemblement des artistes et acteurs culturels), constitue en ce sens un lieu essentiel d’échanges suivi entre ces derniers et les collectivités publiques. Elle témoigne en outre du nécessaire engagement du canton comme facilitateur et garant d’une vision cohérente de la culture sur l’ensemble du territoire genevois et de sa région.
L’indispensable coordination transversale entre les acteurs concernés est également concrétisée au sein de l’État où le DIP porte désormais la thématique des lieux culturels en étroite collaboration avec les autres départements concernés (DALE, DF, DSE) au sein d’un groupe interdépartemental piloté par l’office cantonal de la culture et du sport (OCCS). L’objectif de ce groupe est de déployer une stratégie concertée, d’assurer une réelle prise en compte des besoins des acteurs culturels, d’anticiper ces besoins en amont, de répondre aux problèmes concrets sur le terrain et de porter des projets pilotes.
Le travail en cours pour renforcer la politique des lieux culturels par une stratégie territoriale se décline sur deux axes principaux.
Intégrer la culture et la création dans les projets urbains
A noter que durant la législature, cela a notamment signifié de réviser le plan directeur cantonal afin d’y intégrer cette préoccupation (deux fiches concernées : “planifier les équipements publics d’importance cantonale et régionale” et “élaborer une stratégie d’aménagement des lieux de vie nocturne, culturels et festifs”).
En juin 2017, le Conseil d’État adopte les recommandations de l’étude “Genève la nuit, stratégie territoriale pour la vie nocturne, culturelle et festive”. Il décide de l’élargissement des missions de la Plateforme de concertation sur les lìeux culturels et d’un groupe de coordination interdépartemental, présidé par le DIP avec la participation du DALE et du DF. La mission du DIP repose sur une nécessaire coordination entre les départements pour assurer une vision transversale de la stratégie d’implantation des lieux culturels sur le canton. Ainsi, le rôle central du canton est réaffirmé.
Concrètement, l’OCCS est engagé dans le suivi de nombreux projets, comme par exemple celui du PLQ du Rolliet aux Cherpines, du projet de pavillons en faveur de la culture aux Vergers à Meyrin et du PAV.
Le recyclage
Le recyclage doit devenir un réflexe. Cela consiste à utiliser des bâtiments existants, en les recyclant, temporairement ou de manière pérenne, pour répondre aux besoins en matière de lieux culturels : lieux de résidence, de création, de répétition, ateliers, etc. Ce travail s’opère également avec des acteurs non-institutionnels comme la coopérative “Ressources urbaines”.
Parmi d’autres exemples, citons : le chemin des Saules (temporaire, dans un bâtiment de l’État, avant la construction de logements par la coopérative Codha), la STEP d’Aïre qui pourrait devenir un lieu pérenne, le CO du Renard en attendant sa réaffectation, etc.
Rattachement au DIP de la thématique de la vie nocturne (auparavant rattachée au DSE/Département de la solidarité et de l’emploi) en renforcement du lien avec la vie culturelle et le domaine de la jeunesse.
En lien avec la médiation culturelle autour du livre, adoption d’un projet de loi pour le développement de la Maison de Rousseau et de la Littérature.
Vote d’un budget d’investissement de 45 millions pour la Nouvelle Comédie
Vote d’un budget d’investissement de 10 millions pour le Théatre de Carouge
Engagement d’une personne spécifiquement chargée du domaine des lieux culturels et engagement très fort de l’Office cantonal de la culture et du sport dans les nouveaux projets urbains.
Suivi de l’étude «Genève, la nuit – stratégie territoriale pour la vie nocturne, culturelle et festive» en réponse à la pétition pour une vie nocturne riche, vivante et diversifiée, en collaboration avec l’Office d’urbanisme (OU) ainsi que le Département de l’aménagement, du logement et de l’énergie (DALE).
Mise à jour du plan directeur cantonal en faveur des lieux culturels ainsi qu’élaboration d’un volet pour développer une stratégie d’aménagement des lieux de vie nocturne, culturels et festifs
Renforcement des missions de la Plateforme de concertation sur les lieux culturels et élargissement de son champ d’intervention aux lieux de vie nocturne, culturels et festifs
Suivi du mandat “Étude d’opportunité – Centre d’art pluridisciplinaire au PAV” (projet envisagé dans le secteur de l’Étoile au PAV, en collaboration avec les Villes de Carouge, Genève et Lancy).
Exploration de lieux potentiels au sein du PAV en collaboration avec la Fondation pour les terrains industriels (FTI) et divers services de l’État.
Suivi de projets portés par des acteurs culturels comme “Ressources Urbaines” ou autres collectifs.
Suivi des grands projets, comme les Vergers à Meyrin, les Cherpines ou la Caserne des Vernets, en collaboration avec les acteurs culturels ainsi que les services de l’État et des communes concernés.
Appui aux lieux culturels existants (Motel Campo, La Gravière, Embassy of Foreign Artists, …)
29.12.2017 - Le Courrier - Des talents aux Saules
A l’occasion de l’inauguration officielle de la Coopérative culturelle Ressources Urbaines, Anne Emery-Torracinta s’est félicitée de cette réalisation : «L’idée de recycler des bâtiments appelés à être démolis peut être l’une des solutions. Quand on voit ce qui se passe dans cet immeuble, je suis persuadée qu’on parviendra à vous trouver d’autres lieux à recycler pour les prochaines années».
25.09.2013 - Le Courrier - Feu vert au nouveau Théâtre de Carouge
La reconstruction du Théâtre de Carouge a été acceptée dimanche par près de deux tiers des citoyens de la commune… La Conseillère administrative Stéphanie Lammar précise qu’une rénovation aurait coûté plus cher à la commune, car ses partenaires (le canton, les communes genevoises et une fondation privée) «n’auraient jamais accepté de contribuer au financement d’une rénovation ne répondant pas aux besoins du théâtre».
29.03.2017 - Tribune de Genève - Le Grand Théâtre sera aidé par le Canton en 2017
Les députés votent une subvention de trois millions, mais refusent de s’engager pour 2018… En charge de la Culture, la magistrate Anne Emery-Torracinta est satisfaite du vote, mais elle avoue comprendre l’impatience des députés.
21.06.2017 - Tribune de Genève - L'État se mêle de la vie nocturne
Le Canton a présenté sa stratégie pour mettre à disposition des lieux festifs et culturels. Il vise notamment le recyclage de vieilles bâtisses et des lieux inédits hors du centre… «Nous voulons construire une nouvelle politique publique proactive», a déclaré Anne Emery-Torracinta, conseillère d’État. «Les jeunes sont très demandeurs, mais ils n’arrivent pas à trouver des espaces sans l’aide de l’Etat».
15.06.2017 - Le Temps - Au berceau, la nouvelle Comédie triomphe déja
Personnalités politiques genevoises, artistes et professionnels de la scène ont assisté à la pose de la première pierre du futur théâtre… «Nous ne pouvions plus accueillir les grands spectacles européens. Pour ne pas être condamnée au provincialisme, Genève devait se doter d’une telle infrastructure», précise Anne Emery-Torracinta.
15.06.2017 - Tribune de Genève - La nouvelle Comédie est sur de bons rails
La première pierre du chantier à la gare des Eaux-Vives a été posée hier. L’occasion pour la conseillère d’État Anne Emery-Torracinta de souligner la participation du canton à la construction du bâtiment, 45 millions de francs, «sans doute la plus grosse somme jamais investie par l’État pour la culture».
03.06.2017 - Tribune de Genève - Les députés soutiennent fermement la reconstruction du Théâtre de Carouge
À l’issue du débat au Grand Conseil, Anne Emery-Torracinta a rappelé le rôle du Théâtre de Carouge dans la scène genevoise en rajoutant: «Bien sûr, quelqu’un qui ne connaîtrait pas le dossier pourrait se demander pourquoi une simple rénovation ne suffirait pas. Mais sur les 32 architectes consultés suite à un concours, 31 ont tranché pour une reconstruction. Et ce ne sont pas des illuminés!»
02.06.2017 - 20 minutes - Genève versera 10 millions au Théâtre de Carouge
Le Grand Conseil a largement accepté l’octroi de cette subvention qui servira à la reconstruction du théâtre. La conseillère d’Etat en charge de la culture, Anne Emery-Torracinta, estime que «ce théâtre de création est complémentaire avec la scène dramatique. La culture n’est pas un luxe mais un moyen de cohésion sociale indispensable pour l’avenir et le rayonnement du canton».
01.09.2016 - Tribune de Genève - Le Grand Théâtre obtient la part de financement du Canton
Les députés ont définitivement donné leur aval au premier train de subventions cantonales accordé au Grand Théâtre. C’est finalement une solution intermédiaire proposée en plénière par le conseillère d’État Anne Emery-Torracinta qui a passé la rampe.
11.11.2015 - Tribune de Genève - Mobilisation pour les lieux de culture alternative
Anne Emery-Torracinta défend une «concertation nécessaire» entre politiques et artistes en vue d’assouplir la LRDBH (Loi sur la restauration, le débit de boissons et l’hébergement).
26.03.2014 - Tribune de Genève - Le Grand Théâtre s'évalue
Que vaut le Grand Théâtre de Genève (GTG)? Une étude a été commanditée par la Ville, le Canton, l’Association des communes genevoises (ACG), la Fondation et le Cercle du GTG.