Dans un monde du travail toujours plus exigeant, un jeune qui s’est formé au sein d’une entreprise bénéficie déjà d’une expérience professionnelle, ce qui renforce ses chances de trouver ensuite un emploi. Pourtant, par rapport au reste de la Suisse, Genève enregistre le plus faible taux d’entreprises formatrices et il connaît la proportion la plus faible de jeunes qui entrent directement en formation professionnelle duale à la fin du Cycle d’orientation.
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Avec l’apprentissage en voie duale (une partie du temps dans une entreprise, l’autre partie en école), nous avons en Suisse la chance de disposer d’un système de formation professionnelle reconnu dans le monde entier comme étant particulièrement performant. La force de ce système, c’est d’une part d’être en lien direct avec les besoins de l’économie et, d’autre part d’être le résultat d’un partenariat entre le monde professionnel et les collectivités publiques.
Pourtant, Genève occupe une position particulière en matière d’apprentissage et de formation professionnelle. En effet, notre canton enregistre le plus faible taux d’entreprises formatrices et il est celui qui recense le taux le moins élevé de maturités professionnelles. De plus, Genève connaît la proportion la plus faible de jeunes qui, sortant du Cycle d’Orientation, entrent directement en formation professionnelle duale : moins de 4%.
Ceci est dommageable pour au moins deux raisons. On sait qu’il est souvent difficile de décrocher un premier emploi quand on n’a aucune expérience préalable. De fait, le jeune qui s’est formé au sein d’une entreprise bénéficie déjà d’une expérience professionnelle, ce qui renforce ses chances de trouver ensuite un emploi. De plus, en formant des jeunes en école, le canton se substitue, pour une large part, à l’économie privée et ce qu’elle assume de façon plus importante dans d’autres régions du pays. Ce qui n’est pas sans conséquences pour les finances publiques, puisqu’un jeune en école à plein temps suit beaucoup plus d’heures de cours qu’un apprenti en voie duale.
En d’autres termes, dans un canton où le secteur tertiaire est prépondérant, l’apprentissage en entreprise n’est que très rarement un choix positif pour les jeunes qui sortent de l’école obligatoire. En effet, les élèves recherchent plutôt le niveau d’exigence le plus élevé (le Collège, s’ils en ont la possibilité), choisissent une formation généraliste plutôt que professionnelle et – dans le cas d’une formation professionnelle – préfèrent la suivre en école à plein temps plutôt qu’en entreprise. Ainsi, il est indispensable de valoriser la filière professionnelle – c’est aussi une voie de l’excellence – et rappeler que le système suisse de formation propose de nombreuses passerelles permettant des bifurcations ultérieures.
Soutenir et valoriser l’apprentissage dans le canton de Genève doit donc être une priorité politique et c’’est pourquoi, sous mon impulsion, le Conseil d’Etat a adopté en 2015 un plan d’action en 13 mesures qui s’articulent autour de trois axes :
- soutenir les entreprises formatrices afin de les encourager à créer des places d’apprentissage;
- augmenter le nombre d’apprentis au sein du Petit et du Grand Etat, ainsi que des entités subventionnées, un quota de 4% d’apprentis étant visé;
- promouvoir la formation professionnelle à travers l’information et une meilleure orientation, comme, par exemple, avec le dispositif Go-apprentissage qui met en relation des jeunes du CO avec des entreprises qui cherchent à former des apprentis.
Enfin, la formation des adultes est capitale dans un monde où les besoins du marché du travail évoluent très rapidement. Cela passe par la formation continue, bien évidemment. Mais aussi par la nécessité de faire en sorte que chacun puisse bénéficier d’une formation certifiante, notamment par le biais de la VAE (Validation des acquis et de l’expérience), compte tenu du nombre malheureusement important d’adultes, jeunes ou moins jeunes, qui ne possèdent pas de certification.
1er juin 2021 – L’apprentissage dual à Genève : analyse et plan de soutien (cf. communiqué ainsi que conférence de presse ci-contre)
Adoption par le Conseil d’État, sous mon impulsion, du “Plan d’action apprentissage”. Constitué de 13 mesures, il vise à soutenir les entreprises, augmenter le nombre d’apprentis au sein du petit ainsi que du grand État et promouvoir la formation professionnelle à travers une meilleure information au Cycle d’orientation. L’objectif de 4% d’apprentis au sein du petit État est atteint à la rentrée 2017, avec un taux de 6.7% pour le DIP (118 apprentis au DIP pour un total de 265 à l’État) !
Possibilité pour les jeunes en formation duale (apprentissage en entreprise) de bénéficier du dispositif “sport-art-études” (SAE). Premiers CFC délivrés en 2017.
Adaptation de l’offre de formation professionnelle pour répondre aux besoins des jeunes, à ceux de l’économie et aux défis de la société de demain: ouverture de nouvelles filières et de filière mixtes et augmentation de la capacité d”accueil de certaines filières
Mise en place du dispositif “Chèque Label Entreprise Formatrice” (CLEF) pour soutenir les entreprises formatrices par un coaching professionnel adapté à leurs besoins et possibilité de demander en ligne une autorisation de former afin d’alléger les démarches administratives. Collaboration avec la Ville de Genève ainsi que plusieurs communes.
Développement du dispositif Qualification+ pour faire face à la demande grandissante de validation des acquis de l’expérience (VAE) pour la formation des adultes, et mise en place d’une certification des compétences de base (français, maths) reconnue par le DIP (1ère fois en Suisse).
Suivi du plan de mesures pour favoriser la relève des professionnels de la santé (niveau de formation Secondaire II ou Tertiaire) dans le canton, conjointement avec le DEAS.
Ouverture de l’École de commerce Raymond-Uldry à la rentrée scolaire 2017. En sus des cursus de commerce classiques, l’école offre de nombreuses places d’apprentissage et de stages pour des jeunes à besoins particuliers. Encadrés par leurs formateurs, ces jeunes effectuent une partie des tâches nécessaires au fonctionnement d’une école (cafétéria, secrétariat, conciergerie, espaces extérieurs).
Mise en place par étape du dispositif GO-Apprentissage au Cycle d’Orientation pour accompagner les élèves dans la recherche d’une place d’apprentissage et améliorer leurs chances de poursuivre leur formation.
Refonte et amélioration du dispositif d’information scolaire et professionnelle au Cycle d’orientation.
20.11.2018 - Tribune de Genève - Vous serez surpris par la Cité des Métiers
Anne Emery-Torracinta signe une tribune libre sur la Cité des Métiers, l’occasion pour les élèves de franchir les portes de l’exposition pour y découvrir des dizaines de professions et des secteurs d’activité parfois insoupçonnés, tout en dialoguant avec des professionnels et des jeunes en formation.
07.03.2018 - Tribune de Genève - Le bilinguisme pour doper l'apprentissage
En 2015 le Conseil d’État a lancé – via le DIP – un plan pour valoriser l’apprentissage, comprenant, entre autres, la création d’une filière bilingue anglais pour les employés de commerce. La première volée termine son cursus cette année, l’occasion de tirer le bilan de ce dispositif qui a séduit 91 apprentis et 38 entreprises.
11.01.2018 - Tribune de Genève - Go-Apprentissage ouvre la voie aux élèves du Cycle d'orientation
Lancé en février 2016 dans quatre établissements du Cycle d’orientation avec le soutien de la Confédération, Go-Apprentissage veut faciliter la transition directe des élèves du 11e degré vers la formation professionnelle en entreprise. Ce projet pilote genevois, unique en Suisse romande, affiche des résultats encourageants.
08.11.2017 - Tribune de Genève - La formation sera obligatoire jusqu'à 18 ans
Le Département de l’instruction publique veut lutter contre le décrochage scolaire. «Les mailles du filet sont trop larges. Nous voulons les resserrer», affirme Anne Emery-Torracinta, conseillère d’État, cheffe du DIP.
08.11.2017 - Le Courrier - Décrochage : les mailles du filet resserrées
La cheffe de l’Instruction publique, Anne Emery-Torracinta, a présenté les mesures pour concrétiser la formation obligatoire jusqu’à 18 ans. Mise en oeuvre à la rentrée 2018.
08.11.2017 - Le Temps - Nous allons proposer aux jeunes une formation qui évite le décrochage
Chaque année, entre 10 et 15% des jeunes gens quittent le système sans aucune formation. La conseillère d’Etat genevoise Anne Emery-Torracinta a présenté une série de mesures qui visent à «resserrer les mailles du filet»
Genève : le canton veut rendre la formation obligatoire jusqu’à 18 ans
Les précisions d’Anne Emery-Torracinta, conseillère d’État en charge du Département de l’instruction publique, de la culture et du sport.
27.09.2017 - GHI - L’apprentissage genevois va (un peu) mieux
Aujourd’hui le plan d’action, lancé pour redresser la barre, porte quelques fruits. L’Etat a donné l’exemple en se fixant un quota de 4% d’apprentis qui a été légèrement dépassé, offrant ainsi 67 places de plus qu’en 2013… Et les contacts entre jeunes et employeurs ont été boostés. Résultat: 264 entreprises ont été pour la première fois formatrices en 2016, soit 50 de plus que deux ans auparavant.
2017.08.23 - 20 minutes - L'école du futur proposera des jobs à ses étudiants
L’Ecole de commerce Raymond-Uldry ouvre lundi. Elle mêle cursus classique, apprentissages et stages pour élèves à besoins particuliers.
2017.08.23 - Le Courrier - Vitrine de l'école inclusive et formatrice
Pour sa dernière rentrée scolaire de la législature, la cheffe de l’Instruction publique, Anne Emery- Torracinta, a mis en avant mardi ses efforts durant quatre ans pour valoriser la formation professionnelle et développer l’école inclusive.
2017.08.23 - Tribune de Genève - Un nouveau type d'école s'ouvre à la rentrée
L’Ecole de commerce Raymond-Uldry mêle cursus classique, apprentissages et stages pour élèves à besoins particuliers: elle se veut «une vitrine de la formation professionnelle et un modèle d’école inclusive», selon Anne Emery-Torracinta.
«Cette nouvelle filière s’inscrit dans une tradition genevoise de la bande dessinée et de l’illustration», souligne Anne Emery-Torracinta. Lors du point presse au CFPA, elle n’a pas manqué de rappeler l’illustre exemple de Rodolphe Töpffer… Elle a aussi relevé la tradition genevoise en matière de dessin de presse et d’affiches: «Notre rôle est d’encourager ce patrimoine vivant».
13.04.2016 - GHI - Métiers d'art, métiers du futur
«Nous avons un patrimoine très ancien qu’il faut sauvegarder. Et nous n’avons pas si souvent l’occasion de découvrir des métiers plus rares. L’apprentissage ne concerne pas seulement le commerce» précise Anne Emery-Torracinta à l’occasion des Journées européennes des métiers d’art. Car l’idée est bien de «revaloriser la formation professionnelle».
2015.08.19 - Tribune de Genève - Le Collège perd des élèves au profit de l'apprentissage
Les inscriptions au Collège sont en recul. Les élèves les plus fragiles sont découragés par le récent durcissement du règlement et se lancent à la place dans la voie professionnelle.
2014.05.30 - Le Temps - « Les multinationales n'offrent pas assez de places d'apprentissage »
Genève vise un renouveau de la formation professionnelle : sa ministre de l’éducation, Anne Emery-Torracinta, s’explique.