La formation au Secondaire II doit permettre à chaque jeune de trouver sa voie, d’obtenir une certification et ainsi de préparer sereinement son avenir. Le secondaire II fait face à de nombreux défis: des effectifs en constante augmentation, des parcours complexifiés et allongés, le risque du décrochage scolaire (aujourd’hui, 10 à 15% des jeunes interrompent leur formation sans diplôme). Dans ce contexte, le déploiement de la formation obligatoire jusqu’à 18 ans depuis la rentrée 2018, la valorisation de la formation professionnelle ainsi que l’adaptation des filières sont des objectifs prioritaires du département.
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Le système suisse de formation professionnelle est reconnu dans le monde entier comme étant particulièrement performant. Au plan de la formation professionnelle, la force du système est d’une part d’être en lien direct avec les besoins de l’économie et, d’autre part, d’être le résultat d’un partenariat entre le monde professionnel et les collectivités publiques. Pourtant, Genève enregistre le plus faible taux d’entreprises formatrices et il est celui qui recense le taux le moins élevé de maturités professionnelles. Seuls 4% des élèves choisissent la voie professionnelle en entreprise après le CO. Dans un canton où le secteur tertiaire est prépondérant, il est indispensable de valoriser la filière professionnelle – c’est aussi une voie de l’excellence – et rappeler que le système suisse de formation propose de nombreuses passerelles permettant des bifurcations ultérieures. L’un de mes objectifs de législature était de renforcer le soutien et la valorisation de l’apprentissage à Genève, ce que j’ai notamment favorisé en proposant au Conseil d’État d’adopter un plan d’action en 13 mesures qui s’articulent autour de trois axes :
- soutenir les entreprises formatrices afin de les encourager à créer des places d’apprentissage;
- augmenter le nombre d’apprentis au sein du Petit et du Grand État, ainsi que des entités subventionnées, un quota de 4% d’apprentis étant visé;
- promouvoir la formation professionnelle à travers l’information et une meilleure orientation, comme – par exemple – avec le dispositif Go-apprentissage qui met en relation des jeunes du CO avec des entreprises qui cherchent à former des apprentis.
La valorisation de la formation professionnelle et l’amélioration de l’orientation à l’issue du CO, actuellement en cours, constituent des réponses à la lutte contre le décrochage scolaire mais ne peuvent pas suffire à résoudre la problématique globale. Ainsi, pour compléter l’action du département en faveur des élèves en difficultés, interviendra à la rentrée 2018 la mise en œuvre de l’article constitutionnel sur la formation obligatoire jusqu’à 18 ans (FO18). Si FO18 n’est pas une recette miracle pour lutter contre le décrochage scolaire – comme je l’ai mentionné à réitérées reprises, il est nécessaire d’agir en amont au CO et à l’école primaire – il s’agit néanmoins d’un levier puissant qui permettra de poursuivre une politique que le DIP a entamée depuis plusieurs années déjà.
En effet, les jeunes qui décrochent le font bien souvent non pas par volonté, mais parce qu’ils n’ont pas trouvé de place d’apprentissage – les exigences du marché du travail sont devenus telles que les élèves qui sortent des regroupements les moins exigeants du CO et qui souhaiteraient entrer en apprentissage ont souvent bien du mal à trouver une place dans une entreprise – et que le système n’a plus rien à leur proposer outre des structures de transition, sans malheureusement que cela ne leur permette assurément de réussir ensuite une formation certifiante.
Avec FO18, on ne pourra donc pas se contenter de maintenir artificiellement ces jeunes à l’école. Il va falloir imaginer d’autres dispositifs, en collaboration avec les partenaires externes du DIP (milieux professionnels, communes, associations). En outre, en lien avec les réflexions sur les élèves qui connaissent de grandes difficultés dans leurs apprentissages et la mise en œuvre FO18, le département travaille également sur les structures de transition de l’enseignement régulier (classes préparatoires, CTP), comme du spécialisé (EFP – Écoles de formation pré-professionnelle).
Le rallongement des parcours des élèves, le décrochage scolaire, l’augmentation de la “double certification” – à savoir que des élèves recommencent une formation après avoir obtenu un titre du Secondaire II – ou encore l’évolution des besoins de la société en termes de nouveaux métiers, nécessitent une réflexion autour des filières offertes, de leurs débouchés comme de leurs exigences.
Ce travail est en cours avec, par exemple, la réforme de la maturité gymnasiale visant à rendre le système plus simple, plus cohérent et plus lisible, notamment en introduisant les options spécifiques dès la première année (rentrée 2020)
Une réflexion sur l’ECG a débuté, tant au niveau de la lisibilité de ses filières que de ses débouchés. Dans ce cadre, la mise en place de la passerelle conduisant de la maturité spécialisée vers les Hautes écoles est effective depuis la rentrée 2017. Dans le domaine santé social, de nouvelles offres de formation ont ainsi été développées pour mieux répondre aux besoins : maturité professionnelle santé intégrée en emploi, filière “mixte” (avec un début en école à plein temps puis une intégration progressive en entreprise) d’assistant-e médical-e, AFP “aide en soins et accompagnement” en filière plein temps. Le nouveau plan d’études cadre sera introduit en 2020. Enfin, le déploiement de l’enseignement de l’informatique sera prévu dans toutes les filières.
Une des priorités du département étant de conduire chaque jeune à une certification et de lutter contre le décrochage scolaire, mise en place ainsi que développement de nombreux dispositifs et mesures dans ce cadre, comme CAP Formations et Espace Lullin notamment.
Suivi du plan de mesures pour favoriser la relève des professionnels de la santé (niveau de formation Secondaire II ou Tertiaire) dans le canton, conjointement avec le DEAS.
Pour faire face à un afflux important de jeunes migrants, en particulier des requérants mineurs non accompagnés, développement par le DIP de sa capacité d’accueil et mis en place de nouveaux dispositifs afin de répondre à ces nouveaux besoins.
Mise en place de plusieurs dispositifs permettant l’inclusion des élèves à besoins particuliers au sein du Secondaire II.
Rentrée scolaire 2016 : mise en place du volet 2016 de l’accord signé en 2013 entre le Conseil d’État et les associations professionnelles d’enseignants (accords dits DIP-FEG), ce qui s’est traduit par une amélioration du taux d’encadrement au secondaire II.
Voir également la thématique “formation des enseignants”.
Enquête sur l’organisation du calendrier scolaire par le SRED. Travaux en cours pour donner suite à cette enquête avec les associations de parents et les associations professionnelles. Des partenaires externes (communes, GIAP, FASe, associations) pourraient également être associés aux travaux en fonction de leur évolution.
Mise en œuvre de la formation obligatoire jusqu’à 18 ans en 2018.
Ouverture de l’École de commerce Raymond-Uldry à la rentrée scolaire 2017. En sus des cursus de commerce classiques, l’école offre de nombreuses places d’apprentissage et de stages pour des jeunes à besoins particuliers. Encadrés par leurs formateurs, ces jeunes effectuent une partie des tâches nécessaires au fonctionnement d’une école (cafétéria, secrétariat, conciergerie, espaces extérieurs).
Afin de limiter les échecs, notamment au Collège, révision du règlement du Secondaire II.
Réforme de la maturité gymnasiale à la rentrée 2021 afin de rendre le système plus simple, plus cohérent et plus lisible, notamment en introduisant les options spécifiques dès la première année.
Afin que la situation financière des familles ne soit plus un obstacle, mise en oeuvre (avec l’aide d’une fondation privée) d’un dispositif de financement possible des séjours linguistiques liés à certaines formations. Ainsi, les élèves qui en auraient besoin pourront faire une demande de soutien pour les séjours obligatoires liés à :
- la maturité professionnelle commerciale,
- la maturité spécialisée “pédagogie” ou “communication et information” de l’ECG,
- la maturité bilingue par séjour du Collège.
En relation avec l’encouragement au domaine MINT (mathématiques, informatique, sciences naturelles, technique) développé par la Confédération et les cantons, mise en place du plan d’action MSN (mathématiques et sciences de la nature) afin de valoriser les mathématiques et les sciences – en particulier auprès des filles – et de favoriser l’orientation vers les filières scientifiques.
Réflexion en cours sur l’ECG, la lisibilité de ses filières ainsi que ses débouchés, notamment dans le domaine santé-social.
Voir également plusieurs réalisations relatives à la formation professionnelle ainsi que sa valorisation et qui concernent le Secondaire II.
06.03.2018 - Le Courrier - Guide pratique sur la formation obligatoire
À la rentrée 2018, les 15-18 ans devront obligatoirement suivre une formation. L’État informe les parents sur cette “révolution” pour lutter contre le décrochage scolaire. Le canton de Genève édite un guide pratique sur la formation obligatoire jusqu’à 18 ans (FO18).
2017.06.16 - Le Temps - Il est urgent d'introduire l'informatique au gymnase
Anne Emery-Torracinta estime qu’il convient de ne pas manquer le train de la culture numérique pour éviter de faire de nos élèves et étudiants des «analphabètes» en informatique.
04.04.2016 - Tribune de Genève - Le grec pourrait finalement être enseigné dans trois Collèges
Depuis plusieurs semaines, des élèves, enseignants et parents se sont fortement mobilisés pour que le grec soit enseigné dans trois établissements au moins. Ils ont été entendus: Anne Emery-Torracinta, leur a annoncé la nouvelle par courriel ce lundi.
2014.06.20 - Le Courrier - Un collège plus élitiste
A la fin du Cycle, «plus de la moitié des élèves vont au collège mais beaucoup n’obtiennent pas une maturité», déplore la conseillère d’État Anne Emery-Torracinta.