Chaque enfant a le droit à l’éducation.
Dans le domaine de la migration, le principal objectif de l’école est de scolariser et d’intégrer tous les enfants, sans distinctions, dans un souci d’égalité des chances. L’école constitue le lieu privilégié d’intégration, le creuset qui permet d’assurer la cohésion sociale. A Genève en particulier, l’une des grandes forces de l’école – qui est également un défi – est sa capacité à intégrer autant d’élèves d’origines aussi diverses.
Depuis 2015, l’école genevoise doit faire face à l’arrivée importante – au titre de l’asile – d’adolescents qui n’ont pas ou que peu été scolarisés dans leur pays d’origine, voire ont été déscolarisés plusieurs années à cause de la guerre. Nombre d’entre eux sont des RMNA (requérants d’asile mineurs non-accompagnés). Alors que l’on sait que la plupart de ces jeunes devraient rester dans notre pays, il faut arriver à leur donner la possibilité de se former pour pouvoir intégrer ensuite le marché du travail.
En savoir plusGenève est le canton où la proportion d’étrangers parmi la population résidante est la plus importante de Suisse. La présence de 184 nationalités fait de Genève une ville cosmopolite qui, malgré sa petite taille, la rapproche de New-York.
Les écoles publiques sont à l’image de cette grande diversité culturelle et linguistique. Dans l’enseignement obligatoire, 43% des élèves sont considérés comme allophones. L’institution scolaire doit ainsi continuellement s’adapter à une population étrangère elle-même d’une grande hétérogénéité, issue tout autant de la Genève internationale que de familles appartenant à un milieu socio-économique modeste. L’objectif est de scolariser et d’intégrer tous les enfants, sans distinctions, dans un souci d’égalité des chances et d’exigence. Cette intégration doit se réaliser en évitant tout à la fois l’écueil de l’assimilation et celui du communautarisme, en combinant l’apprentissage du nouvel environnement d’accueil et de la langue française à la valorisation de la langue et culture d’origine. Car les études montrent que la maîtrise de la langue d’origine favorise l’acquisition du français et des autres langues.
Mineurs non-accompagnés : voir page sous “Enfance et jeunesse”
Ouverture d’une classe d’accueil intégrée pour 20 élèves migrants à besoins particuliers au sein de l’ACCES II (ex ACPO).
Création d’un groupe interdépartemental (DIP et Hôpitaux universitaires de Genève) pour renforcer la coordination sur les questions relatives à la santé des migrants mineurs.
Soutien financier à des projets d’activités socio-éducatives en-dehors de l’école pour les réfugiés mineurs non accompagnés (RMNA).
Mise en place – en collaboration avec l’Oeuvre Suisse d’Entraide Ouvrière (OSEO) et le Bureau d’Intégration des Étrangers (BIE) – d’un accueil d’élèves de l’ACCES II au SEMO (Semestre de motivation) durant l’été 2017.
Renforcement du Service de protection des mineurs (SPMi) pour accompagner les requérants d’asile mineurs non-accompagnés (RMNA).
Intégration de nouvelles langues dans la commission ELCO (enseignement de langue et culture d’origine pour les élèves allophones), qui réunit l’ensemble des prestataires de cours de langue et culture d’origine (autorités consulaires, associations ou écoles privées).
Organisation du forum sur l’hétérogénéité et l’accueil des élèves allophones, en collaboration avec le Bureau de l’intégration des étrangers (BIE) ainsi que plusieurs associations partenaires en février 2016. Ce forum a été l’occasion de rappeler par exemple l’importance de la valorisation de la langue maternelle, comme c’est le cas à Genève depuis 35 ans, notamment au travers des cours de langue et de culture d’origine que le DIP souhaite continuer à développer.
Mise en place de nouveaux dispositifs pour l’accueil des migrants à l’école primaire.
Mandat donné à la HETS pour analyser les besoins des jeunes RMNA ou ex-RMNA . Rapport publié en 2019.
Travail entamé avec le DCS et DSES pour mieux prendre en compte – sur la base du rapport d’analyse par la HETS des besoins des jeunes RMNA ou ex-RMNA – les problématiques spécifiques de ces jeunes, notamment après leur majorité. Le DIP est particulièrement concerné par le volet “formation”.
Ouverture de classes d’alphabétisation pour élèves migrants au Cycle d’orientation et augmentation du nombre de classes d’accueil. Mise sur pied de cours d’alphabétisation au CO (3 périodes par semaine) destinés aux élèves alphabétisés dans un alphabet éloigné du français ainsi qu’à des élèves en grande difficulté scolaire.
À la suite de la forte augmentation du nombre de classes d’accueil d’élèves migrants au sein de l’ACCES II (ex-ACPO) à la rentrée 2016, stabilisation en 2017 avec 30 classes d’accueil, dont 4 classes “diaspora” et 5 classes d’alphabétisation, en plus de 9 classes d’insertion scolaire et 17 classes d’insertion professionnelle.
Alors que les migrants n’étaient pas accueillis après mars à l’ESII, ouverture à la rentrée 2016 de dispositifs permettant leur accueil jusqu’à la fin de l’année scolaire.
Ouverture de 12 classes d’orientation professionnelle pour jeunes migrants dès la rentrée 2017.
En lien avec la Confédération, élaboration d’une offre de formation professionnelle “préapprentissage d’intégration” adaptée au niveau scolaire atteint par les jeunes migrants.
Ouverture de classes de scolarisation à plein temps pour élèves migrants à l’École primaire (en 2017: 22 élèves) et augmentation du nombre de classes d’accueil à mi-temps pour atteindre 49 classes (435 élèves) à la rentrée scolaire 2017.
Déploiement d’une équipe de soutien pluridisciplinaire (enseignant spécialisé et psychologue) au sein de l’ACCES II (ex-ACPO) pour soutenir les élèves migrants et les enseignants titulaires de classe. Engagement d’une conseillère en placement depuis la rentrée 2017.
Renforcement des animations basées sur le plurilinguisme dans les classes primaires valorisant notamment les langues d’origine (activités dans le cadre d’EOLE/Éducation et ouverture aux langues à l’école).
À l’approche de la rentrée 2019, Anne Emery-Torracinta revient sur les critiques concernant la prise en charge des migrants mineurs. Elle rappelle les efforts fournis depuis le début de l’année.
L’expulsion d’un enfant scolarisé à Genève a choqué Anne Emery-Torracinta et Antonio Hodgers. Les édiles appellent à un droit d’asile plus humaniste.
«Une rentrée pas facile à organiser»: Anne Emery-Torracinta, a débuté la traditionnelle conférence de presse de reprise scolaire par cet euphémisme.
Cinq classes d’alphabétisation ont ouvert au cycle pour les migrants. Au secondaire II, il a fallu doubler les classes d’accueil.
Malgré des conditions budgétaires difficiles et une hausse démographique, 136 postes d’enseignants supplémentaires ont été créés. Grâce à une réallocation des ressources et des efforts d’efficience.